La cour suprême des États-Unis, plus haute juridiction américaine, est revenue sur l’arrêt « Roe v. Wade », et a révoqué le droit à l’avortement dans le pays.
La Cour suprême a révoqué, ce vendredi 24 juin, le droit à l’avortement aux États-Unis, laissant la liberté à chaque État de les autoriser ou de les interdire.
Liberté à chaque Etat
En clair, cette décision ne rend pas les Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) illégales, mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l’arrêt emblématique « Roe v. Wade » de 1973, quand chaque Etat était libre de les autoriser ou non.
La Constitution ne fait aucune référence à l’avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit. Il est temps de rendre la question de l’avortement aux représentants élus du peuple.
Samuel Alito (juge), au nom de la majorité
Une décision qui a également relancé les spéculations sur le sort d’autres droits acquis, dont le mariage pour tous, ravivées par l’argumentaire d’un des juges les plus conservateurs.
Après la décision de la Cour suprême, l’État du Missouri est le premier à interdire complètement l’avortement, a annoncé son procureur général, Éric Schmitt, sur Twitter.
D’autres Etats ont suivi : le Dakota du Sud, et l’Indiana ont également bannis l’avortement à leur tour.
« La santé et la vie des femmes en danger »
À peine deux heures après l’annonce, le président américain Joe Biden s’est exprimé à la nation depuis la Maison Blanche, rappelant que « ce droit était tellement important pour tellement d’Américains. C’est un triste jour pour les États-Unis ».
Les femmes avaient la capacité de monter leur propre destin. Désormais avec Roe défait, il est très clair que la santé et la vie des femmes dans ce pays sont en danger.
Joe Biden, président américain
Pour Joe Biden, la révocation de « Roe v. Wade » est « la réalisation d’une erreur dramatique par la Cour » suprême, qui va avoir « des conséquences immédiates ».
C’est tellement extrême que des femmes vont être punies pour protéger leur santé.
Joe Biden, président américain
Le président américain regrette « une décision qui renvoie le pays à « 150 ans en arrière », et appelle à ce que « les électeurs élisent plus de sénateurs qui reviennent sur cette loi », lors des élections de mi-mandat en novembre.
C’est également le cas de sa vice-présidente, Kamala Harris, qui s’est également exprimé. « C’est la première fois de notre histoire qu’un droit constitutionnel a été enlevé aux Américains. » a-t-elle déclarée.
L’aspiration de notre nation a été d’étendre les libertés. Mais l’extension des libertés n’est clairement pas inévitable. Ce n’est pas acquis, sauf si nous défendons nos principes les plus fondamentaux, et si nous élisons des leaders qui protègent ces principes.
Kamala Harris, vice-présidente américaine
Réaction unanime à l’international
Sur Twitter, le président français, Emmanuel Macron, a réagit à la décision de la cour suprême.
Dans un communiqué, le Quai d’Orsay juge que cette décision « met en péril de longues années de combat pour l’égalité de droits entre les femmes et les hommes ».
L’accès à l’avortement est un enjeu de santé et de survie pour les jeunes filles et les femmes. La France appelle les autorités fédérales à faire tout leur possible pour protéger le droit à l’avortement.
Quai d’Orsay (ministère des affaires étrangères) / Communiqué
Ce dernier affirme que la France « est plus que jamais déterminée à travers sa diplomatie féministe à faire progresser les droits des femmes et des filles, en tous lieux et en toutes circonstances ».
De son côté, l’ex-président américain Donald Trump a lui salué la décision de la Cour suprême, affirmant que « tout le monde en sera satisfait ». « C’est la décision de Dieu », a-t-il par ailleurs répondu sur Fox News, alors qu’il a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déploré le « grand retour en arrière » que représente selon lui la décision de la Cour suprême américaine. Une décision, qui a un « impact majeur sur ce que pensent les gens ».
Je crois que c’est un grand retour en arrière. J’ai toujours cru au droit des femmes de choisir.
Boris Johnson, premier ministre britannique