Le palais présidentiel, le congrès, et la cour suprême… 3 Institutions du Brésil, envahies par des partisans de l’ex-président Bolsonaro, qui contestent l’élection présidentielle, où Jair Bolsonaro a été battu face à Lula.
Les faits
La police a, en vain, tenté de repousser les manifestants à l’extérieur des bâtiments envahies à l’aide de gaz lacrymogène. Les manifestants, qui protestent contre le retour au pouvoir du président de gauche Lula, ont causé d’important dégâts. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des manifestants debout sur les sièges du Sénat et des bureaux de parlementaires détériorés.
Selon les informations communiquées au début de la nuit, au moins 150 personnes ont été interpellées par la police fédérale. On dénombre aussi 6 journalistes blessés, alors qu’il couvrait cette actualité.
Le procureur général du Brésil a demandé aux opérateurs téléphoniques de garder les données de géolocalisation des gens qui se trouvaient sur l’esplanade des trois pouvoirs cet après-midi pendant 90 jours pour permettre de les identifier.
Lula réagit, Bolsonaro reste muet
Le président Lula a décrété une intervention fédérale dans le District fédéral, l’Etat de Brasilia. La police fédérale a donc toute latitude pour intervenir pour rétablir l’ordre. Une mesure qui sera valable jusqu’au 31 janvier, en prévision de prochains événements similaire.
Dans un discours prononcé peu après le début des encaissements, il déclare que selon lui, « tous les manifestants sont des fascistes fanatiques », et promet des sanctions.
Ce qu’il s’est passé aujourd’hui est sans précédent dans l’histoire de notre pays, et toutes les personnes qui ont causé cela seront retrouvées et punies.
Lula, président du Brésil
Lula qui était en déplacement à Sao Paulo après de terribles inondations survenues ces derniers jours, a annoncé rentrer immédiatement à Brasilia. Il visitera les trois lieux envahis ce soir « dès que possible », a-t-il précisé.
De son côté, l’ancien président Jair Bolsonaro, qui n’a jamais félicité Lula pour son élection, et n’a pas participé à son investiture, a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat, et se trouve en Floride, aux Etats-Unis. Aucune déclaration de sa part sur ses événements, seulement un tweet près de 6 heures après le début de l’invasion, dans lequel l’ancien président brésilien a condamné les « déprédations et invasions de bâtiments publics » survenues à Brasilia.
Réactions à l’international
De nombreux responsables politiques, au Brésil, mais aussi en France, et ailleurs à l’étranger, ont réagit ce soir à l’envahissement des institutions brésiliennes.
Le président du conseil espagnol Pedro Sanchez a réagit : « Tout mon soutien au président Lula et aux institutions élues librement et démocratiquement par le peuple brésilien. »
Le président du Conseil européen Charles Michel lui aussi « condamne sans réserve l’assaut contre les institution démocratiques au Brésil » et assure Lula de son « entier soutien ».
Aux États-Unis, c’est le ministre des Affaires étrangères américain Anthony Blinken qui réagit lui aussi : « Nous nous joignons à Lula pour demander la fin immédiate de ces actions. »
Anthony Blinken, ministre des affaires étrangères américainUtiliser la violence pour attaquer les institutions démocratiques est toujours inacceptable.
Le président américain Joe Biden a quant à lui déclaré que la situation au Brésil était « scandaleuse », selon l’agence de presse Reuters.
Enfin, dans un tweet, le président français Emmanuel Macron condamne dans un tweet l’assaut sur le Parlement brésilien : « La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées », dit le chef de l’État.
La France, qui a par ailleurs, par le biais du ministère des affaires étrangères, publié un communiqué suite aux événements au Brésil.