À quelques jours du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, le président russe a prononcé un discours de près de deux heures, consacrée principalement à l' »opération militaire » lancé par la Russie.
Traditionnellement, le président russe prononce chaque année devant les parlementaires un discours lors duquel il fait le bilan de l’année écoulée et fixe de nouvelles orientations stratégiques. Il était ainsi craint que Vladimir Poutine annonce une nouvelle et importante offensive en Ukraine. En 2022, ce discours avait été annulé, dans la foulée de l’assaut de l’armée russe contre l’Ukraine. Cette année, des militaires russes participant aux opérations en Ukraine ont été invités au discours.
« Jusqu’au bout de nos objectifs »
« Je parle à une heure très difficile, de grands changements pour nous » a commencé le président Russe, parlant « d’événements historiques qui détermineront l’avenir de notre peuple »‘.
Il y a un an, pour protéger notre peuple, pour éliminer une menace néo-nazie, la décision a été prise de conduire une opération militaire spéciale.
Vladimir Poutine, président de la Russie
Rapidement, le maître du Kremlin accuse les États-Unis et l’OTAN d’avoir orchestré le conflit. « Dans notre dos se préparait un autre scénario, affirme-t-il, ajoutant que « les promesses des responsables occidentaux pour une paix dans le Donbass étaient un mensonge. » Il assure que la Russie a « fait tout ce qui était possible pour régler ce problème de manière pacifique », et fustigé la « méthode répugnante du mensonge » des États-Unis.
Il y a eu des actions concrètes : le déploiement de l’Otan à nos frontières, des contingents militaires arrivés à notre frontière.
Vladimir Poutine, président de la Russie
Le président russe accuse également le régime de Kiev, responsable selon lui du début du conflit, évoquant que le pouvoir ukrainien « ne suit pas les intérêts nationaux mais ceux de l’élite ».
C’est eux qui ont fait éclaté la guerre, et nous avons fait notre possible pour y mettre un terme.
Vladimir Poutine, président de la Russie
Armes, sanctions… « L’occident veut un conflit mondial »
Très rapidement durant son discours, le président russe a chargé l’occident, évoquant d’abord la question des livraisons d’armes à l’Ukraine. Il précise que « plus l’occident livrera des systèmes de grande portée à l’Ukraine, plus nous serons obligés d’intervenir pour prévenir la menace pour notre pays ».
L’élite occidentale ne cache pas ses objectifs, c’est-à-dire qu’un conflit local doit entrer dans une phase d’affrontement mondial. Nous comprenons cela et nous réagirons.
Vladimir Poutine, président de la Russie
Vladimir Poutine dénonce également la volonté de l’occident d‘ »infliger une défaite startégique à la Russie ». Il assure par ailleurs qu‘ »il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille » et que « la Russie ne se bat pas contre le peuple ukrainien ».
Plus ou moins en lien avec la guerre, le président russe à également évoqué Les sanctions infligés notamment par l’Europe à la Russie. Il assure que les Occidentaux « s’attendaient à un effondrement de notre économie, mais le PIB de son pays n’a baissé que de 2,5% ».
« Féliciter » les militaires, poursuivre « les traitres »
Le maîte du Kremlin a pris un long moment pour rendre hommage et remercier les soldats russes, ainsi que les civils tués en Ukraine. Il a également annoncé la création d’un fonds pour venir en aide aux familles des soldats mobilisés et que les militaires auront notamment le droit à 14 jours de congés tous les six mois.
Les officiers et sergents ayant fait leurs preuves en participant à l’opération militaire spéciale seront promus à des postes supérieurs et envoyés dans des universités militaires.
Vladimir Poutine, président de la Russie
À l’inverse, le président russe Vladimir Poutine appelle à poursuivre les « traîtres » en Russie à coup d’arrestations et de lourdes peines de prison. « Ceux qui ont choisi de trahir la Russie doivent être tenus responsables devant la loi », a déclaré le président russe, avant d’assurer qu’il ne s’agissait pas pour autant d’une « chasse aux sorcières ».
Alors que l’année prochaine sera une année électorale, il annonce enfin que « les élections élections présidentielles de 2024 en Russie se tiendront dans le respect de la législation et des règlements ».