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1er mai / Retraites : La France dans les manifestations

1er mai / Retraites : La France dans les manifestations

Hier se sont tenues les traditionnelles manifestations du 1er mai partout en France, marquée par la contestation contre la réforme des retraites. Nos journalistes étaient présents à Paris mais aussi en région.


Cette année encore, les manifestations se sont tenues dans un contexte très politique, avec la contestation contre la réforme des retraites qui se poursuit, pour cette 13e journée de mobilisation, où plus de 300 cortèges ont été recensés dans le pays.

Selon les syndicats, 2 300 000 personnes ont défilées partout en France, dont plus de 500 000 à Paris. Le ministère de l’intérieur annonce lui 782 000 manifestants en France dont 112 000 à Paris.

L’intersyndicale toujours uni

Le cortège parisien s’est élancée vers 14h30, partant de la place de la République, en direction de la place de la Nation, à l’appel de l’intersyndicale, qui a appelé à « une journée de mobilisation historique », espérant toujours faire reculer le gouvernement sur la retraite à 64 ans.

PARIS (75)
© Maiky Suplon / AR1
PARIS (75)
© Maiky Suplon / AR1

À Paris, tout comme à Bordeaux, les drones ont été autorisés au-dessus des cortèges. Plusieurs associations et syndicats d’avocats avaient saisi le tribunal administratif pour suspendre l’arrêté autorisant l’usage des drones. La requête a été rejetée par le juge. La loi relative autorise le recours aux drones qui doit être encadré par la validation de guides d’utilisation par le Conseil des ministres, après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

Des tensions à Paris, Lyon, et Nantes

Très vite, des heurts ont éclaté à Nantes devant la préfecture de Loire-Atlantique, selon plusieurs journalistes présents sur place. La police nationale confirme quelques minutes plus tard qu’un « groupe violent commet des dégradations sur la préfecture ».

À Lyon, nos journalistes étaient présents. Les images ont été prises rive droite du Rhône au niveau du pont de la Guillotière menant à la place Bellecour.

La police municipale a déployé un barrage pour éviter les débordements en obligeant les manifestants a longer le Rhône et ne pas se diriger vers la place Bellecour et les voies piétonnes environnantes.

LYON (69)
© Emily Dubac / AR1

La police nationale a utilisé régulièrement leurs camions anti-émeute pour repousser les manifestations à l’aide du canon à eau. Un groupe de CRS est ensuite arrivé en renfort près du barrage en métal.

Vers 15h10 un groupe de « casseurs » est arrivé au niveau de la sortie du pont. Il y a notamment eu des lancés de cailloux, de bouteilles en verre, et des pétards…

LYON (69)
© Emily Dubac / AR1
LYON (69)
© Emily Dubac / AR1

C’est au bout d’une longue trentaine de minutes que le cortège de manifestants est redevenu plus passif, sur fond de musique et de slogans et revendications.

LYON (69)
© Emily Dubac / AR1

À Paris, un pré-cortège s’est formé devant le cortège syndical et ses membres provoquent des dégradations et des exactions, notamment sur des agences de banque ou des agences immobilières. De nombreux projectiles ont été lancés sur les forces de l’ordre alors que le pré-cortège a dépassé la mairie du XIe arrondissement. Les CRS et gendarmes mobiles chargent pour tenter de disperser ce bloc.

Plusieurs policiers et gendarmes ont été blessés lors des affrontements en marge des manifestations syndicales. A Paris, un policier a été blessé après avoir été visé par un cocktail Molotov. Un gendarme a été transporté au CHU de Nantes, quatre manifestants ont également été blessées dans la préfecture de Loire-Atlantique.

PARIS (75)
© Maiky Suplon / AR1

Aux alentours de 19 heures, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin s’est rendu à la préfecture de police de Paris, pour dresser un bilan chiffré de cette journée de mobilisation.

Ce matin, le locataire de la place Beauvau annonce 540 interpellations, dont 305 à Paris. Il a par ailleurs ajouté qu’il y avait eu 406 policiers et gendarmes blessés.

Des manifestations aussi en région

D’autres manifestations se sont tenues dans toute le pays, où les français étaient massivement présents. Voici quelques chiffres relevés dans les grandes villes, par la police et par la CGT.

CAEN : 16.300 (Police) / 40.000 (CGT)

STRASBOURG : 8700 (Police) / 15.000 (CGT)

LILLE : 7300 (Police) / 15.000 (CGT)

MARSEILLE : 11.000 (Police) / 130.000 (CGT)

TOULOUSE : 13.500 (Police) / 100.000 (CGT)

BREST : 15.000 (Police) / 33.000 (CGT)

Du côté de Carcassonne, dans l’Aude (11), ils étaient 3.300 manifestants présents selon la police, à peine plus selon les syndicats, qui annoncent 3.500 manifestants. Le nombre est équivalent du côté de Narbonne, dans le même département.

NARBONNE (11)
© Rodrigue B. / AR1

Nouvelles journées de mobilisations, pas de rencontre avec le gouvernement

Les différentes organisations syndicales réunies ce mardi matin se sont réunies ce mardi matin, pour décider de l’organisation d’une nouvelle journée de mobilisation le mardi 6 juin, soit deux jours avant la présentation à l’Assemblée Nationale de la proposition de loi du groupe LIOT, visant à abroger le texte de la réforme des retraites.

L’intersyndicale a également posé ses conditions pour un éventuel rendez-vous à Matignon. Chaque syndicat sera libre de ne pas aller rencontrer Elisabeth Borne s’il estime que les conditions ne sont pas réunies.

Avant celà, le conseil constitutionnel se prononcera ce mercredi 3 mai sur la seconde demande de RIP, le référendum d’initiative partagée. Si il est accepté par les sages, il faudra recueillir la voix de presque 5 millions de français d’ici 9 mois, pour que ce RIP soit validé. Si cela est fait, l’Assemblée Nationale aura 6 mois pour examiner le projet de loi associé, qui prévoit de limiter l’âge de départ à la retraites à 62 ans. En cas de non saisie de l’Assemblée Nationale dans ce délai de 6 mois, le président de la République devra effectuer un référendum sur le texte, c’est-à-dire le soumettre à l’avis des français.