Les grandes têtes de la droite restent au gouvernement. De l’Économie à l’Intérieur, en passant par les Armées. Le ministre Modem de l’Agriculture est maintenu également. D’autres entrées se sont davantage faites remarquer, comme Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Ce remaniement ministériel a tout de même un goût de droite, puisque huit des quatorze ministres sont issus de la droite.
Une France inclinée vers la droite ?
Du « en même temps », on passe au « à droite toute », résument les analystes politiques. Le président de la République souhaite envoyer un message, notamment quand on sait que la sécurité et l’immigration font partie des principales préoccupations des Français. Des thèmes récurrents pour les partis politiques de droite, qui arrivent en tête dans les sondages pour les élections européennes, autre grande date du quinquennat Macron.
Dans cette perspective, le gouvernement intègre des figures de la droite au sein de l’exécutif, visant ainsi à séduire directement une partie de l’électorat. Cette stratégie vise non seulement à parler aux électeurs de droite, mais également à conquérir des voix supplémentaires pour les futures élections européennes, malgré une majorité présidentielle qui peine actuellement à dépasser les 20% dans les sondages.
Nouer des accords au Parlement
Avec ces nominations à droite, le président de la République espère élargir de force sa majorité à l’Assemblée nationale. Au risque de déplaire à l’aile gauche de la Macronie, qui, rappelons-le, avait fait figure de frondeuse durant le vote de la loi sur l’immigration. Emmanuel Macron espère que ces ministres réussiront à faire des compromis, en particulier avec le parti des Républicains, le parti d’Éric Ciotti, dont les voix sont appréciées pour faire passer la réforme de la justice.
Toutefois, Emmanuel Macron devra faire face à des Républicains sévèrement fracturés depuis la nomination de Rachida Dati au gouvernement et son limogeage des Républicains. Même si son entreprise de destruction des partis traditionnels est déjà bien entamée, avec des LR sonnés.
La difficulté d’aller chercher d’autres profils à gauche
En se débarrassant de la figure de gauche, Rima Abdul-Malak, écartée pour ses propos concernant l’affaire Depardieu, le président s’est heurté à l’obstacle de chercher de nouvelles figures. Du côté gauche, peu semblent vraiment prêts à sauter le pas. Presque aucune personnalité n’aurait d’ailleurs été sondée.
La composition du gouvernement d’Attal, orientée vers la droite et le centre, semble refléter une volonté d’éviter la répétition d’erreurs des ministres dits « frondeurs », comme Clément Beaune, dont le départ, pour l’instant sans successeur nommé, n’a pas fait la une. Celui qui faisait partie de l’aile gauche du précédent gouvernement a fragilisé sa place après avoir exprimé son opposition à la loi sur l’immigration.