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Menaces d’attentat dans les lycées : ce que l’on sait

Menaces d’attentat dans les lycées : ce que l’on sait

Menaces d’attentat dans les lycées : ce que l’on sait

Depuis jeudi dernier, plus de 150 établissements scolaires ont été victimes de menaces d’attentat, diffusées directement auprès des élèves et des parents via les ENT. Les messageries ont été suspendues provisoirement et deux individus ont été interpellés. Voici ce que l’on sait.

Après les nombreuses alertes à la bombe ayant conduit à l’évacuation de nombreux établissements scolaires cet hiver, le climat anxiogène perdure. Depuis le 21 mars, de nombreux établissements scolaires sont victimes de menaces d’attentat et d’alertes à la bombe, véhiculés par les Espaces Numériques de Travail (ENT) des collèges et des lycées.

C’est quoi, l’ENT ?

L’ENT, c’est l’Espace Numérique de Travail. Chaque collège ou lycée dispose de son système (les plus connus étant Pronote ou Atrium). C’est un espace numérique où professeurs, élèves, parents et membres de la communauté éducative échangent toutes les informations nécessaires à la scolarité : notes, absences, observations, messages d’informations. Chaque utilisateur dispose d’identifiants permettant ainsi d’accéder, depuis Internet, à leur espace personnel.

Plus de 150 établissements concernés

Selon le ministère de l’Éducation nationale, plus de 150 établissements avaient reçu des menaces jeudi, collèges et lycées confondus. Les menaces avaient d’abord commencé dans le nord de la France, avant de s’étendre au sud. « Nous venons de la part de l’état islamique […] je ferais exploser l’établissement tout entier et je décapiterais tous vos corps de kuffars pour servir Allah […] j’ai mis du C4 (des explosifs, ndlr) partout dans le lycée et dans les classes », peut-on lire dans un message adressé dans un lycée du Grand-Est. En pièce jointe, une vidéo de décapitation.

Le mail envoyé aux élèves et personnels d’éducation d’un lycée du Grand-Est est très explicite

Par précaution, certains établissements ont été évacués et ont suspendu leurs cours ce jeudi 28 mars, comme le lycée Jean Perrin de Rezé, en Loire-Atlantique.

Deux suspects interpellés

Ce jeudi matin, deux jeunes frères ont été interpellés à Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, soupçonnés d’être à l’origine de certains de ces messages. Depuis, un des frères a été mis hors de cause. La garde-à-vue du second, mineur de 17 ans, avait été prolongée. Il a reconnu les faits ce vendredi. D’après les premiers éléments communiqués par le parquet, les deux suspects n’auraient aucun lien avec les établissements scolaires. Un autre lycéen a été placé en garde-à-vue vendredi, soupçonné d’avoir envoyé des menaces à un lycée de Gironde.

Comment les pirates se sont introduits dans les ENT

Dans certains établissements, les hackers se sont infiltrés dans les ENT grâce à des campagnes d’hameçonnage : des mails frauduleux avaient été envoyés à des professeurs et des élèves, les invitant à modifier leur mot de passe sur un faux site ressemblant à l’ENT. Cette technique a permis aux pirates de récupérer de nombreux identifiants et mots de passe, et ainsi se connecter pour propager les messages.

La fonction de messagerie des ENT suspendue

Ce jeudi, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé la suspension du service de messagerie des ENT, probablement jusqu’aux vacances de printemps, pour éviter l’escalade.

Mis à jour le 30/03/2024