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Proche-Orient : Israël tue trois figures importantes en un mois

Proche-Orient : Israël tue trois figures importantes en un mois

Proche-Orient : Israël tue trois figures importantes en un mois

Entre le 13 juillet et le 31 juillet, Israël a éliminé trois figures importantes du Hamas et du Hezbollah, marquant un regain d’intensité dans les conflits au Proche-Orient, une zone qui connaît depuis le 7 octobre 2023 une guerre opposant le Hamas, organisation terroriste, à Israël.

Qui sont les personnes tuées par Israël

Le 1er août 2024, l’armée israélienne a annoncé avoir éliminé, le 13 juillet 2024, Mohammed Deïf lors de frappes ayant touché la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. Depuis plus de trente ans, il était dans le viseur d’Israël, et il aurait été visé par au moins six tentatives d’assassinats. Malgré cela, il restait le commandant de la branche armée du Hamas, et avait étendu le réseau de tunnels sous la bande de Gaza. Dans le cadre du conflit actuel, c’est lui qui avait organisé le massacre du 7 octobre, qui a tué plus de 1100 Israéliens, dont 700 civils, et a déclenché la guerre actuelle. La mort de cet homme touche donc durement le Hamas, qui perd un de ses plus brillants stratèges.

Vendredi 30 juillet, c’est Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, organisation terroriste libanaise, qui a été tué par des bombardements israéliens dans la banlieue sud de Beyrouth. Selon Israël, il aurait organisé une attaque ayant tué 12 jeunes israéliens le 27 juillet. C’est donc un cerveau du Hezbollah qui a été tué par Israël.

Enfin, samedi 31 juillet, une frape israélienne sur Téhéran, la capitale iranienne, a tué Ismaël Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas. Cette mort, confirmée par le Hamas, a été suivie le lendemain par les funérailles d’Ismaël Haniyeh et de son garde du corps. Lors de celles-ci, c’est le dirigeant iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a dirigé la prière des morts. Par ailleurs, une foule importante s’est rassemblée dans les rues de Téhéran pour voir passer le cortège funéraire.

Ainsi, les trois personnes tuées par Israël sont des hauts responsables de groupes actuellement opposés à Israël. En effet, le Hamas, le Hezbollah, ainsi que l’Iran sont très proches, et sont marqués en profondeur par ces éliminations.

Des morts qui montrent une extension du conflit

Globalement, ces trois morts permettent de rendre compte de l’évolution du conflit. D’abord local, avec l’attaque du 7 octobre et la riposte d’Israël, le conflit est devenu plus large. En effet, il est devenu un objet de débat dans le monde entier, à cause des offensives israéliennes, souvent jugées comme disproportionnées. Avec l’avancée du conflit et la proximité entre le Hamas, l’Iran et le Hezbollah, le conflit s’est aussi étendu au Proche-Orient et au Moyen-Orient.

En effet, quelques mois après le début du conflit, le conflit s’est étendu aux territoires libanais et iranien. Par exemple, le 2 janvier 2024, une attaque au drone menée par Israël a touché la banlieue sud de Beyrouth, et a fait comme victimes 7 membres du Hamas. En ce qui concerne l’Iran, on peut penser au mois d’avril, où les tensions sont largement montées entre les deux Etats. Le 1er avril, Israël a bombardé le consulat iranien de Damas, en Syrie, tuant 16 personnes. Après cette attaque, l’Iran a répondu en lançant des attaques de drone et de missiles sur le territoire israélien, notamment le 14 avril. Ainsi, le conflit actuel connaît des périodes où les tensions sont étendues.

Cependant, les trois morts, en un peu plus de deux semaines, risquent de raviver les tensions, et de provoquer des réactions du Hezbollah et de l’Iran, alliés du Hamas.

Quelles pourraient être les réactions ?

Après ces assassinats, le Hamas, le Hezbollah, l’Iran, ainsi que les Houthis, ont réagi.

Tout d’abord, le Hamas a appelé à une « journée de colère » le vendredi 2 août, jour des funérailles d’Ismaël Haniyeh. Cependant, il ne semble pas que cet appel ait engendré de regain de violences dans le cadre du conflit avec Israël.

Par ailleurs, le Hezbollah a lui aussi décider de réagir, et c’est l’Iran qui a annoncé la riposte du Hezbollah, par le biais de sa représentation à l’ONU. En effet, l’Iran a expliqué que le Hezbollah se préparait à viser Israël « en profondeur », en visant différentes cibles, pas uniquement militaires. Cela fait suite à l’assassinat de Fouad Chokr.

Du côté de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei a déclaré qu’Israël allait subir un « châtiment sévère », soit une riposte de grande envergure. Cette réaction fait suite à la frappe ayant tué le chef du bureau politique du Hamas, dans la capitale iranienne. Il s’agit aussi d’une prise de parole importante, car elle signifie qu’un état, et non seulement des organisations terroristes, pourraient s’opposer à Israël. Le conflit peut donc changer d’échelle.

Les Houthis, organisation terroriste pro-iranienne basée au Yémen, ont eux aussi décidé de réagir. Dans le cadre de ce conflit, les Houthis avaient pris à partie des bateaux, au large du Yémen, sur la voie maritime accédant au canal de Suez. Cependant, leurs annonces semblent affirmer leur volonté de prendre part directement au conflit, puisqu’ils évoquent une « réponse militaire à ces crimes ». Ainsi, de nouveaux acteurs semblent vouloir s’opposer directement à Israël.

D’un autre côté, ce sont les Etats-Unis, alliés d’Israël depuis la création de l’état hébreu, qui ont réagi. En effet, les Américains renforcent le dispositif militaire prévu à la défense d’Israël, avec un porte-avion remplaçant celui actuellement en Méditerranée, des bateaux militaires ou encore des avions. Tout ce dispositif a pour but de prévoir des attaques visant Israël. Comme beaucoup de pays, les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban.

Ainsi, qu’importe les acteurs et leurs positions, tous craignent une extension du conflit au Moyen-Orient. L’Iran pourrait jouer un rôle de premier plan dans le conflit, et de nouvelles organisations alliées au Hamas, comme le Hezbollah ou les Houthis, pourraient devenir des acteurs majeurs. Les Etats-Unis, eux, semblent toujours être prêt à soutenir militairement Israël. Israël, de son côté, se dit « prêt ».