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Suicide de Lucas : quatres mineurs bientôt jugés

Suicide de Lucas : quatres mineurs bientôt jugés

Suicide de Lucas : quatres mineurs bientôt jugés

Quatre mineurs, suspectés d’avoir participé au suicide de Lucas, 13 ans ont été placés en garde à vue par la sûreté urbaine du commissariat d’Epinal, et seront jugés prochainement pour « harcèlement scolaire ayant entrainé un suicide ».

Rappel du contexte

Lucas, jeune adolescent de 13 ans, a mis fin à ses jours le 7 janvier dernier dans sa chambre, ne supportant plus le harcèlement scolaire qu’il subissait dans établissement, le collège Louis Armand de Golbey (Vosges). Des moqueries et intimidations liées principalement à son orientation sexuelle, lui qui assumait pleinement son homosexualité.

Les premières informations

Selon les premiers éléments de l’enquête, communiqués procureur de la République d’Épinal, « lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l’encontre de leur camarade ». Des faits qui se sont déroulés sur deux périodes selon eux, d’abord en septembre 2022, à la rentrée scolaire. À ce moment, les faits avaient été signalés par la maman de Lucas, le collège avait réagit, réunit les élèves, pour expliquer les conséquences que leurs mots et leurs actes pouvaient avoir, et après ça, ces intimidations s’étaient calmées. La deuxième période où les mis en cause reconnaissent ces « moqueries », c’est au début du mois de janvier, juste avant le suicide de Lucas.

« À l’issue de leur garde à vue, les quatre mineurs ont été convoqués devant le tribunal pour enfants d’Epinal pour y être jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide de la victime, l’enquête ayant établi que le harcèlement a pu participer au passage à l’acte suicidaire du jeune Lucas ».

Procureur de la République d’Épinal

Le procureur précise également dans un communiqué que « Présumés innocents, inconnus de la justice, les quatre mineurs feront l’objet d’une évaluation par la protection judiciaire de la jeunesse avant leur jugement ».

Un procès pour bientôt ?

L’audience devrait se tenir dans les prochaines semaines pour ces adolescents qui, depuis le décès de Lucas, ne sont plus retournés dans leur établissement scolaire. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison, mais dans les faits, il y a peu de probabilité qu’une si lourde peine soit prononcé.

Hier, le procureur a également annoncé l’ouverture d’une « enquête incidente contre X pour non-dénonciation de mauvais traitements sur mineurs ». « Les investigations se poursuivent donc sur ce point », précise-t-il. Il peut s’agir ici de viser l’établissement scolaire, le proviseur, les professeurs, ou d’autres adultes du collège, mais cela peut aussi d’autres personnes qui auraient eu connaissance de ces faits et qui ne les auraient pas dénoncés.

Les premiers mots de la maman de Lucas

La mère de Lucas a pris la parole pour la toute première fois depuis le drame, jeudi, dans le journal local « Vosges matin ». Elle appelle à ce que « justice soit faite » et que « les harceleurs reconnaissent leurs tort ». « Il faut être libre. Il faut s’aimer soi-même. Il faut vivre », dit-elle encore, et elle appelle les victimes de harcèlement à « parler », rappelant qu’on « est tous différents » et « qu’on a tous le droit d’être comme on est ».

Elle donnera une conférence de presse ce lundi 30 janvier à 13 heures à Épinal, ce sera sa première prise de parole publique depuis le drame.

Nouvel hommage à Lucas

Une marche blanche organisée par la famille aura lieu le dimanche 5 février à 14 heures à Épinal (Vosges) pour rendre hommage à Lucas, et ceux qui souhaitent se rassembler sont invités à porter un signe LGBT, pour que le combat de Lucas ne soit pas oublié.