Depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans, vivant à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, est portée disparue. Un an que l’affaire est en cours, et il reste encore de nombreuses zones d’ombres. Son mari, Cédric, suspect numéro 1, continue de clamer son innocence. Cependant, les derniers éléments de l’enquête pourraient bien rebattre les cartes.
Un an d’enquête
L’affaire commence le matin 16 décembre 2020, à 4h09, lorsque Cédric Jubillar, appelle la gendarmerie, pour signaler la disparition de sa femme. En arrivant au domicile du couple, à 4h50, les gendarmes retrouvent les papiers d’identité de Delphine Jubillar, ainsi que sa carte bancaire et sa voiture. Pour eux, cela ne ressemble pas à une disparition volontaire. Les recherches sont rapidement mises en place, avec un déploiement de grands moyens. En plus des 200 gendarmes présents, c’est aussi tout le village, dont Cédric Jubilar, qui se mobilisent et ratissent les alentour pour retrouver la jeune femme.
Le domicile du couple sera perquisitionné dans les jours qui suivront, ainsi que les kilomètres avoisinants. Au total, 80 endroits seront fouillés dans la région, mais toujours aucune trace de Delphine.
L’enquête se poursuit, et plus de 500 personnes sont ainsi interrogées dans les semaines qui suivent, mais chacun est mis hors de cause. L’attention se porte alors sur un seul et même suspect, Cédric Jubillar. Il est placé en garde à vue le 16 juin 2021, six mois jour pour jour après le début de l’enquête.
Cédric Jubillar, suspect numéro 1
« Les gendarmes ont travaillé par la négative. En clair, ils ont attendu de réunir suffisamment d’éléments pour éliminer chaque hypothèse avant d’arriver à la mise en examen de Cédric Jubillar » explique le procureur de la République de Toulouse, qui annonce le vendredi 18 juin, lors d’une conférence de presse, que Cédric Jubillar, désormais principal suspect, est ainsi mis en garde à vue pour « homicide sur conjoint » et est « placé en détention provisoire ».
Pour expliquer cette décision, de nombreux éléments concordants sont donnés par les gendarmes.
Contre Cédric Jubillar, des témoignages intriguant…
« En six mois, plus de 2 500 actes ont été menés », précise le procureur
On y retrouve notamment le témoignage de deux femmes, qui affirment avoir entendu « des cris stridents à 23h07 » en provenance de la maison des Jubillar. Des voisins affirment aussi avoir vu le véhicule de Delphine Jubillar garé « dans l’autre sens », la veille de sa disparition. Le fils du couple Jubillar, qui a aussi été entendu, parle également d’une « grosse dispute » entre ses parents, en allant se coucher.
…Mais aussi des indices matériels
Les enquêteurs parlent également d’« indices matériels ».
Parmi ces indices, il y a par exemple « des traces de condensation » retrouvées dans la voiture de Delphine Jubillar, le soir où elle a disparue, ce qui prouve « une présence humaine récente dans le véhicule ». Autre indice, une déclaration de Cédric Jubillar, qui dit avoir cherché sa femme dans toute la maison avant l’arrivée des gendarmes. Or, le podomètre installé sur son téléphone n’a relevé « que 40 pas » durant cette période.
De plus, l’homme était en train de mettre la couette dans la machine à laver juste avant que les gendarmes n’arrivent. Le siphon a par ailleurs été expertisé, pour détecter de potentielles traces de sang, mais les résultats indiquent qu’« aucune trace de sang n’a été trouvée dans la maison ».
Le procureur de la République de Toulouse rappelle également lors de cette conférence de presse, que Cédric Jubillar « a changé plusieurs fois de versions au cours de sa garde à vue » et « menti à plusieurs reprises ».
Une affaire qui dure, avant d’importantes révélations…
Rebondissement dans l’affaire
Le mercredi 15 décembre 2021 au matin, presque un an après la disparition de Delphine, l’enquête prend une autre tournure. En effet, ce jour, Séverine Longhini, l’actuelle compagne de Cédric Jubillar, a été interpellé et placé en garde à vue pour « complicité de recel de cadavre ». Son domicile, situé à Lescure d’Albigeois, a également été perquisitionné. Elle est ressortie libre, le lendemain vers 21h, sans aucune charge. Elle témoigne de cette garde à vue quelques jours plus tard : « J’espère que ce que j’ai dit aux gendarmes servira pour la suite de l’enquête. Si Cédric a fait quelque chose, alors il paiera. Le but est de retrouver Delphine. Je n’ai jamais recelé de cadavre et Cédric ne m’a jamais rien dit de ce qu’il aurait pu faire à Delphine ». La jeune femme, qui jusque-là affichait « un soutien inébranlable à Cédric Jubillar », reconnaît désormais « douter un peu plus de Cédric dans toute cette affaire ».
Quelques jours après cette garde à vue, une autre information vient semer de nouveaux doutes. Selon certaines sources proche de l’enquête, Cédric Jubillar aurait avoué le meurtre de son épouse à plusieurs codétenus. C’est en raison de ces confidences que Séverine aurait été placée en garde à vue puisque les enquêteurs cherchaient à savoir si elle avait été mise dans la confidence par l’accusé.
L’enquête se poursuit…