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100 jours d’apaisement : ce qu’il faut retenir de l’interview présidentielle

100 jours d’apaisement : ce qu’il faut retenir de l’interview présidentielle

Depuis les locaux de la chaîne « Nouvelle-Calédonie La Première », Emmanuel Macron a accordé une interview exceptionnelle à Jacques Legros (TF1) et Nathanaël de Rincquesen (France 2) ce lundi 24 juillet 2023 à 13h. L’objectif de l’interview d’aujourd’hui était de faire le bilan des 100 jours annoncés le 17 avril lors d’une allocution après la promulgation de la réforme des retraites.


Interview depuis Nouméa

Étant en visite d’une semaine en Océanie, à commencer par la Nouvelle-Calédonie, le Président de la République a défendu la place de la France en indo-Pacifique, et notamment avec les alliances signées ces dernières années dans la région. Il n’a d’ailleurs pas hésité à rappeler les résultats des trois référendums successifs qui ont eu lieu depuis 2017 dans le sens où l’archipel a choisi de rester français.

L’éducation, un chantier important

Après la nomination de Gabriel Attal à la succession de Pap Ndiaye à l’Éducation Nationale, Emmanuel Macron promet que le pacte enseignant « va permettre d’avoir des remplacements sécurisés pour la rentrée » tout en rémunérant mieux les personnels enseignants. La présidence souhaite également améliorer la formation du corps enseignant et ne souhaite plus de formation pendant les heures de classe pour ne plus « perdre » d’heures de cours. Une réforme du bac Blanquer est également attendue la saison prochaine, plus précisément sur le calendrier des épreuves de l’année de Terminale. Des heures de soutien sont attendues à la rentrée, tout comme la scolarité à partir 2 ans dans les quartiers dits « difficiles ».

Borne, « le choix de la continuité »

Au cours de l’interview, Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait de maintenir la Première Ministre, Élisabeth Borne, à Matignon en faisant « le choix de la confiance, de la continuité et de l’efficacité ». En revanche, il a aussi reconnu quelques minutes plus tard, qu’« il n’y pas eu de majorité élargie », qui était pourtant la mission de la même Première Ministre. Il s’est tout de même félicité d’avoir « fait voter plus de textes qu’il y a 5 ans au même moment ».

Émeutes/Police

Après les émeutes du début de l’été, suite à la mort de Nahel, 17 ans, d’un tir policier, Emmanuel Macron s’est félicité que le pays ne se soit pas bloqué. En effet, il estime que le chantier de la réindustrialisation du pays a fait partie des réponses à la colère d’une partie de la population. D’autre part, un chantier sur « l’autorité parentale » et le réinvestissement « sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre » devrait être officialisé d’ici la rentrée scolaire, en prévoyant par exemple de « mieux protéger nos enfants des écrans ».

Le Président a également dit comprendre la colère des policiers marseillais après la mise en détention provisoire de personnels policiers de la cité phocéenne. Emmanuel Macron a condamné les propos du directeur local de la police nationale qui s’insurgeait ce lundi de la situation des policiers en question, notamment en rappelant que « la police n’est pas au-dessus de la loi. »

Les autres chantiers à venir

Autre sujet : l’économie. Premièrement, en évoquant l’annonce récente de la fin du bouclier tarifaire en décembre 2024, Emmanuel Macron parle de « décision proportionnée » en précisant que l’État aurait dépensé « 40 milliards d’euros » en ayant protégé les Français d’une hausse trop importante des prix. En deuxième lieu, il a « confirmé » la décision du gouvernement de baisser les impôts des classes moyennes, cependant, des précisions restent attendues.

Sur le climat, en oubliant de mentionner les confinements liés à la pandémie de COVID-19, Emmanuel Macron souhaiterait accélérer la transition écologique et énergétique, notamment avec le plan « France 2030 » qui fait beaucoup parler de lui.

Enfin, sur l’immigration, le Président de la République dit attendre une coopération européenne sous-entendant ainsi un soutien à l’initiative d’un Sommet européen sur le sujet de la part de Giorgia Meloni, la Première Ministre italienne. Ainsi, la France souhaite « réduire » le nombre d’entrées de migrants sur son sol, en mettant en valeur la protection des frontières communes de l’Europe politique. Emmanuel Macron a d’ailleurs chargé le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de « bâtir un texte » sur le sujet avec l’aide des « oppositions républicaines ».

Réactions de l’opposition

Concernant les réactions politiques sur Twitter, le Secrétaire Général du Parti Communiste Français (PCF), Ian Brossart, a ironisé sur le fait paradoxal que l’entretien ait été enregistré en duplex de la Nouvelle-Calédonie (donc avec les nouvelles technologies) tout en utilisant un format d’interview plus ancien et plus traditionnel.

Olivier Faure, issu du Parti Socialiste, parle d’une « itw catastrophique du PR » et regrette qu’il n’y ait pas eu explicitement de mot de la part d’Emmanuel Macron sur la mort du jeune Nahel dont on a parlé plus haut.

Mathilde Panot, la Présidente du groupe des Insoumis à l’Assemblée Nationale, qualifie de « gravissime » le fait que le gouvernement ignorerait « la sédition policière ».

Marie Tondelier, du parti « Europe Écologie Les Verts », fait le « bilan de l’allocution » en soulignant qu’Emmanuel Macron n’a pas commenté les propos du Directeur Général de la Police Nationale.

Dans la majorité présidentielle, seuls Sacha Houlié, Éric Dupont-Moretti et Jean-Marc Zulesi, issu de l’aile gauche du parti « Renaissance » ont réagi en rappelant les propos du Président de la République sur les violences urbaines du début du mois. Sinon, à part eux, aucun député de la coalition présidentielle n’a pour l’heure réagit.

Côté droite, Éric Ciotti, le député Républicain de Nice, exige des « actes » et pense que « les mots sont inutiles ».

Enfin du côté du Rassemblement National, on s’interroge sur la petite phrase présidentielle : « nous avons besoin de revoir notre politique de répartition des difficultés » en l’accusant de vouloir éparpiller la violence sur l’ensemble du territoire.

Jordan Bardella, président du RN