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Canicule : À quoi s’attendre face à la montée fulgurante des températures ?

Canicule : À quoi s’attendre face à la montée fulgurante des températures ?

Canicule : À quoi s’attendre face à la montée fulgurante des températures ?

Jusqu’ici, l’Hexagone était resté à la frontière des canicules dévastatrices qui ont frappé l’Espagne ou encore la Grèce au cours des dernières semaines. Cependant, cette barrière est sur le point de se rompre, laissant présager l’arrivée d’une canicule la semaine prochaine.

Les explications en détail avec Anthony Grillon, météorologue chez Météo & Radar.


AR1 : Pourquoi la France n’a pas connu de canicule depuis le début de l’été, contrairement à la saison estivale dernière ?

Anthony Grillon : Pendant l’été historiquement chaud de l’année 2022, de puissants hauts géopotentiels (anticyclones d’altitude) se sont installés au-dessus de l’Europe de l’Ouest. En même temps, de nombreuses gouttes froides se sont positionnées près de l’Atlantique. Ces dernières ont véhiculé un puissant flux de Sud, transportant de l’air très chaud en provenance de l’Afrique du Nord. En revanche, cet été, le schéma est considérablement différent : l’anticyclone est centré sur la Méditerranée. Résultat, nous sommes épargnés de la chaleur, du moins dans le Nord, grâce à des dépressions qui insufflent un flux d’air plus frais et humide.


AR1 : Pourquoi risque t-on une canicule la semaine prochaine ?

Anthony Grillon : De nouveau, à l’image des situations de 2022 et 2019, une goutte froide va se former dans l’Atlantique Nord, créant une petite région de basse pression atmosphérique. Cela permettra à de l’air chaud de s’établir pendant plusieurs jours sur les trois quarts de la France. Grâce à des hauts géopotentiels, nous observerons une configuration propice à un épisode de canicule, avec la possibilité d’un dôme de chaleur s’installant sur une période plus longue.

AR1 : À quoi ressemblera cette canicule ?

Anthony Grillon : C’est encore trop tôt pour le dire. Cependant, il semble de plus en plus probable que les régions du Sud et de l’Est connaîtront une vague de chaleur exceptionnelle en cette fin d’été, avec des températures dépassant de plus de dix degrés les normales saisonnières. Des pics de 40 degrés pourraient même être enregistrés dans le Sud-Est. En ce qui concerne les régions du Nord, l’extension de cette vague de chaleur est moins certaine, mais il est possible que les
températures dépassent les 30°C, notamment dans la région de la capitale. Le quart Nord-Ouest devrait échapper aux températures les plus élevées.

AR1 : Cette période de chaleur intense est-elle anormale, même pour l’été ?

Anthony Grillon : Connaître des vagues de chaleur n’est rien d’anormal en soi, mais dans notre cas, la température de la masse d’air atteindra probablement des niveaux exceptionnels, toutes saisons confondues. Surtout à mesure que nous approchons de la fin de l’été. En fonction de l’intensité et de l’étendue des fortes chaleurs, il est très probable que nous dépassions toutes les
vagues de chaleur tardives précédentes.

AR1 : Doit-on y voir un lien avec le changement climatique ?

Anthony Grillon : Dans ce contexte de changement climatique actuel, les canicules deviennent et deviendront de plus en plus intenses, longues et fréquentes. Elles s’étendront également sur une période plus longue de l’année. Auparavant, la période à risque de canicule se situait principalement entre juillet et mi-août. Désormais, cette période s’étend de juin à août. À l’avenir, il est évident que nous risquons de voir cette période à haut risque débuter plus tardivement et se terminer plus tôt.