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Fin du droit du sol, immigration illégale : tout comprendre de la situation à Mayotte

Fin du droit du sol, immigration illégale : tout comprendre de la situation à Mayotte

Fin du droit du sol, immigration illégale : tout comprendre de la situation à Mayotte

Depuis le 22 janvier, Mayotte est secouée par des tensions, exacerbés par l’insécurité et une immigration illégale croissante. Décryptage d’une île en friction depuis des années.

Que se passe-t-il ?

À Mayotte, la situation est marquée par une série de tensions et de mouvements sociaux depuis le 22 janvier, liés à l’insécurité et à la hausse de l’immigration illégale. C’est l’installation d’un camp de migrants d’origine somalienne qui a agi comme un élément déclencheur, exacerbant les préoccupations locales. En réaction, des barrages citoyens ont été érigés sur tout l’archipel pour dénoncer ces problèmes. Ces barrages visent à attirer l’attention sur les défis auxquels fait face le département français, notamment l’immigration en provenance des îles voisines et de certains pays d’Afrique, contribuant à une population dont près de la moitié était d’origine étrangère en 2017​​.

Des annonces pour faire face à la crise 

Pour tenter de calmer ces tensions, des annonces gouvernementales récentes ont été faites par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, notamment :

  • La fin du droit du sol à Mayotte : Une mesure radicale visant à limiter l’attribution automatique de la nationalité française pour les enfants nés à Mayotte de parents étrangers.
  • La mise en œuvre d’un « Wuambuchu 2 » : Il s’agit d’une opération visant à renforcer la sécurité et l’ordre public à Mayotte. Cette opération pourrait impliquer des mesures de sécurité accrues et des interventions spécifiques contre la criminalité et l’immigration illégale.
  • L’envoi de renforts du GIGN : L’envoi de membres du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) à Mayotte pour des opérations spéciales visant à rétablir l’ordre et à lutter contre la criminalité.

Des mesures vivement critiquées à gauche

L’île fait face à un fort taux d’immigration, surtout en provenance des Comores. La fin du droit du sol risque de priver beaucoup d’enfants nés à cet endroit de la nationalité française. Cette mesure, critiquée pour son opposition aux droits de l’Homme, inquiète les défenseurs des droits et certains politiques, voyant une atteinte aux valeurs de la République. Elle a suscité des réactions divisées, le Parti Socialiste la condamnant comme « discriminatoire » et « mal adaptée aux enjeux de Mayotte ».

Comment en est-on arrivé là ?

Mayotte a toujours été un carrefour d’échanges culturels et commerciaux. Cette île attire par son commerce maritime, notamment de fer et de cristal de roche. Rejoignant la France en 1841 et devenant département d’outre-mer en 2011, elle se distingue par sa riche histoire d’interactions avec l’Afrique, Madagascar et le Moyen-Orient. Unique dans l’archipel des Comores, Mayotte reste française alors que ses voisines choisissaient l’indépendance en 1974, source de tensions et de revendications territoriales, surtout en provenance des Comores.

Aujourd’hui, ce département fait face à des défis majeurs, tels qu’une immigration illégale considérable, principalement des Comores, en quête d’une vie meilleure et d’accès aux services publics français. Cette immigration, combinée à une croissance démographique rapide, met à rude épreuve ses infrastructures et exacerbe les tensions sociales. 

En tant que département le plus pauvre de France, Mayotte lutte contre un chômage élevé, en particulier chez les jeunes, et une précarité économique qui alimente la frustration et les tensions. Les questions de sécurité, de citoyenneté et du droit du sol sont au cœur des débats, reflétant un sentiment d’abandon des Mahorais par l’État français.